Perception déformée du corps, âme tourmentée: une vision révolutionnaire des racines de la souffrance psychique

Traduit de l’allemand par Viv

Si vous, ou une de vos connaissances, souffrez de stress, de troubles anxieux ou de dépression, ne manquez pas cet article ! L’idée est aussi simple que révolutionnaire : les problèmes d’équilibre et de perception corporelle entraînent des problèmes psychologiques.

L’hypothèse du déséquilibre sensorimoteur que j’ai développée postule qu’une dysrégulation au niveau du système vestibulaire, en grande partie responsable du maintien de l’équilibre, et de la proprioception, la capacité à percevoir son propre corps dans l’espace, résulte principalement d’une stimulation mal ciblée et que les troubles de la proprioception et du système vestibulaire ne sont pas une conséquence, mais plutôt une composante fondamentale dans l’apparition de maladies mentales telles que l’anxiété, la dépression, la schizophrénie et d’autres troubles psychologiques.

Le stress

Le stress aigu et chronique a des répercussions significatives sur le système vestibulaire et la proprioception, car il affecte le système nerveux et la santé physique, ce qui peut entraîner des troubles temporaires ou à long terme de l’équilibre, de la perception spatiale et de la coordination motrice. Les effets concrets varient selon les individus et dépendent de l’intensité et de la durée du stress ainsi que de différences individuelles.

Le stress aigu

Système vestibulaire

  1. Le système vestibulaire est responsable de l’équilibre et de l’orientation spatiale. Un stress aigu peut déclencher une réaction immédiate de ce système connue sous le nom de « réaction de peur ».
  2. Cette réaction peut entraîner des vertiges, des étourdissements et une perturbation du sens de l’équilibre. Elle peut aussi provoquer un sentiment de désorientation et d’insécurité.
  3. Des hormones de stress telles que les catécholamines, l’adrénaline, la noradrénaline et la dopamine sont libérées et affectent, entre autres, le flux sanguin dans l’oreille interne, ce qui peut perturber encore plus l’équilibre.
  4. Dans les situations de stress aigu, l’attention est focalisée sur la « menace immédiate » (vision en tunnel), ce qui conduit à négliger la perception de son propre corps et de ses mouvements.

Proprioception

  1. Le stress aigu altère temporairement la perception de la position et des mouvements du corps.
  2. L’augmentation de la tension musculaire qui accompagne le stress limite la mobilité articulaire et se superpose aux signaux proprioceptifs, ce qui entraîne une détérioration temporaire de la motricité fine et de la coordination.
Le stress chronique

Système vestibulaire :

  1. Le stress chronique entraîne une hyperstimulation du système vestibulaire. Cela peut entraîner des vertiges persistants ou récurrents et une altération de la perception spatiale.
  2. Le stress chronique entraîne en outre des tensions musculaires et des faiblesses posturales qui peuvent nuire à l’équilibre.

Proprioception

  1. Le stress chronique entraîne une augmentation continue de la tension musculaire, ce qui affecte les signaux proprioceptifs.
  2. Cela entraîne des tensions, des douleurs et une réduction de la liberté de mouvement, ce qui affecte à son tour la perception proprioceptive.
  3. Le stress à long terme peut épuiser le système nerveux et réduire considérablement la capacité à traiter les stimuli et à percevoir le corps.

Une proprioception et un système vestibulaire bien entraînés sont bien moins vulnérables aux réactions de stress, car ils contribuent à atténuer ses effets sur le corps et à augmenter la résistance aux troubles liés au stress. Des exercices proprioceptifs ciblés améliorent la perception du corps et facilitent la gestion du stress.

Un système vestibulaire bien entraîné favorise un équilibre stable et une orientation spatiale précise, ce qui aide à gérer les vertiges et la désorientation liés au stress. Un entraînement régulier de l’équilibre renforce la résistance aux troubles vestibulaires liés au stress.

Manque de stimulation sensorielle : instabilité dans la vie quotidienne

La standardisation moderne des divers éléments d’infrastructure, tels que rues et trottoirs plats, bordures de trottoir normalisées, éclairage, marches d’escalier et mains courantes, ainsi que l’utilisation fréquente d’ascenseurs, d’escaliers et de trottoirs roulants, font que notre sens de l’équilibre et notre perception corporelle sont sous-exploités et sous-entrainés. Ce manque de stimulation sensorielle est lourd de conséquences, car nous devenons physiquement et psychologiquement plus instables.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les chutes représentent la deuxième cause d’accidents mortels dans le monde après les accidents de la route. Selon une étude, le nombre total de chutes mortelles a presque doublé entre 1990 et 2017.

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Les chaussures : effets sur l’équilibre et la perception

Non seulement les chaussures protègent des blessures et du froid, mais depuis les années 1970, l’industrie de la chaussure nous assure qu’elles contribuent à la prévention des blessures articulaires. La gamme de chaussures actuelle comprend des semelles fonctionnelles, des concepts biomorphiques ainsi que des coussinets de gel, d’air et d’impact. Au fil des décennies, on a développé une multitude de systèmes d’amortissement pour protéger, rembourrer et stabiliser le pied. La maxime est souvent la suivante : plus il y a d’amorti, mieux c’est.

Cependant, aucune étude n’a démontré l’efficacité réelle de l’amorti dans la prévention des blessures. De manière surprenante, les études montrent une autre image. Les statistiques montrent que chaque année, la moitié des coureurs de fond se blessent alors qu’ils portent des chaussures dotées d’un amorti élevé et de stabilisateurs.

Les chaussures ont un impact négatif sur le sens du toucher des pieds, ce qui affecte l’équilibre, le contrôle des mouvements et la perception du corps. Cela est dû au fait que les chaussures réduisent la sensibilité en limitant le contact direct des pieds avec l’environnement et en réduisant la stimulation des récepteurs nerveux dans la peau. Cela provoque un impact négatif sur la capacité à percevoir de fines différences de texture, de température et de consistance.

Les déficits sensoriels

De plus, les chaussures réduisent la sensation du mouvement et de la position de nos pieds, car elles limitent la liberté de mouvement et altèrent la perception du sol. Cela modifie notre façon de marcher, car notre cerveau a besoin d’informations sur le sens du toucher pour adapter la démarche. Le port de chaussures a aussi un impact sur notre équilibre, qui est étroitement lié au sens du toucher. En même temps, les chaussures affaiblissent la musculature naturelle de nos pieds, ce qui affecte négativement notre posture, notre stabilité et notre mobilité.

Les chutes sont la première cause d’accident, les vertiges sont l’une des raisons les plus fréquentes pour lesquelles les gens consultent un médecin, et la société enregistre une augmentation inquiétante de troubles anxieux et dépressifs en raison de la stimulation sensorielle limitée de notre environnement.

Déconnecté dans un monde connecté

Notre société perd de plus en plus pied et, par conséquent, le sens de soi. Si les yeux sont les fenêtres de l’âme, nos pieds sont les fondations qui relient notre corps au monde et sur lesquelles reposent nos rêves et nos objectifs afin de pouvoir les réaliser pas à pas.

À une époque où les interactions virtuelles et les expériences numériques dominent de plus en plus, l’importance de la présence physique diminue. Intermédiaire entre l’immatériel et le matériel, le corps joue un rôle crucial dans l’existence humaine. Notre corps est le pont qui relie notre esprit au monde. Lorsque notre corps est déconnecté, notre esprit fait naufrage et perd son orientation dans l’océan de la réalité physique.

Une approche révolutionnaire

Que ce soit dans le cadre professionnel, les loisirs, les traitements médicaux ou psychiatriques, les contextes sociaux, même dans le domaine de la gestion des conflits et des crises, nous sommes régulièrement confrontés à des concepts de sécurité et d’intervention qui se concentrent sur le traitement des symptômes plutôt que sur les causes réelles.

La perception mène à la conscience du corps,
La perception du corps mène à l’équilibre,
l’équilibre à la sécurité,
la sécurité à la liberté
et la liberté au progrès.

La perception de l’environnement et de nos propres sensations conduit à une conscience corporelle qui nous rend sensibles aux irrégularités et aux déséquilibres. Une conscience corporelle bien développée nous permet d’équilibrer notre intérieur et notre extérieur. Cet équilibre, qu’il soit physique, émotionnel ou mental, constitue la base d’un sentiment de sécurité.

La sécurité ne se résume pas à l’absence de menaces. Elle naît de la confiance en nos capacités à faire face aux défis et d’un sentiment stable d’efficacité personnelle. Lorsque nous nous sentons en sécurité, nous sommes plus enclins à explorer de nouvelles possibilités et à sortir de notre zone de confort. Ce sentiment de sécurité crée un espace de liberté.

La liberté qui découle de la sécurité nous permet de réaliser notre plein potentiel et de poursuivre nos objectifs. Nous pouvons développer notre créativité, nous engager et nous réaliser. Cette liberté est le carburant du progrès individuel et social.

La chaîne de causalité décrite – de la perception à la sensation corporelle, de la sensation corporelle à l’équilibre, de l’équilibre à la sécurité, de la sécurité à la liberté et de la liberté au progrès – se retrouve dans tous les domaines de notre vie.

Elle montre à quel point ces aspects sont profondément imbriqués les uns dans les autres et s’influencent mutuellement. Cette approche holistique, qui s’attaque aux causes derrière les symptômes, conduit à un véritable développement et, en fin de compte, à un progrès durable au niveau individuel et collectif.

Des études montrent que l’anxiété, la dépression, la schizophrénie et d’autres maladies mentales affectent la capacité à garder l’équilibre, tant en marchant qu’en se tenant debout. Mais que se passe-t-il si les troubles de l’équilibre ne sont pas la conséquence, mais la cause de la maladie mentale ?

On sait depuis longtemps que le cervelet joue un rôle dans le contrôle des mouvements. Des recherches plus récentes ont maintenant montré qu’il joue même un rôle dans le réglage fin de nos pensées et de nos émotions. Cela pourrait expliquer pourquoi certaines maladies mentales s’accompagnent souvent de troubles de l’équilibre.

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Une révolution médicale

Cette découverte ouvre des perspectives préventives et thérapeutiques révolutionnaires. Une recherche à grande échelle dans ce domaine pourrait fournir de nouvelles explications et stratégies d’adaptation pour ceux qui souffrent de troubles mentaux tels que la dépression, les troubles anxieux, les troubles alimentaires, l’état de stress post-traumatique, etc. et modifier fondamentalement les modèles traditionnels, purement biochimiques, de la santé mentale.

Le déséquilibre sensoriel comme déclencheur de la souffrance psychique

Notre cerveau génère notre image corporelle et nous permet de nous orienter et de nous stabiliser grâce à l’intégration d’informations issues de différents systèmes sensoriels, dont les systèmes visuel, auditif, proprioceptif et vestibulaire. Ces systèmes travaillent en étroite collaboration pour créer une perception globale de notre corps dans l’espace et nous aider à nous orienter dans notre environnement.

Lorsque l’interaction des systèmes sensoriels destinés à générer l’image du corps et à l’orienter est perturbée, cela peut entraîner de nombreux problèmes, notamment en ce qui concerne les troubles mentaux tels que la dépression, les troubles anxieux, l’hypocondrie, les troubles psychosomatiques, le trouble obsessionnel-compulsif, le trouble de la personnalité borderline, les troubles alimentaires et les addictions.

Ce lien fascinant entre les troubles sensoriels et les maladies mentales ressemble à un labyrinthe obscur et inexploré au cœur des neurosciences. L’insuffisance des recherches dans ce domaine n’est pas seulement une lacune scientifique, elle affecte aussi considérablement les personnes concernées. Les personnes aux prises avec des troubles psychologiques pourraient trouver dans les failles de ce lien inexploré une source prometteuse d’explication et éventuellement de gestion.

Si l’on parvient à démontrer que les dysfonctionnements sensoriels sont le facteur déclencheurd’états psychopathologiques, cela pourrait représenter un changement significatif des modèles biochimiques qui prévalaient jusqu’à présent dans le contexte des troubles mentaux. Cette découverte pourrait mettre en évidence une stratégie apparemment simple d’approches préventives et thérapeutiques : à savoir un entraînement ciblé de la proprioception et du système vestibulaire, soutenu par un environnement favorisant de multiples expériences sensorielles.

La recherche des 70 dernières années fournit déjà des indications solides dans cette direction :

L’intégration sensorielle dans le cadre des troubles autistiques (TSA) : De nombreuses personnes atteintes de TSA ont des difficultés à traiter et à combiner les informations sensorielles. Cela conduit aux comportements typiques des TSA, tels que comportements répétitifs, défis sociaux et problèmes de communication. Il existe donc un lien évident entre la manière dont les stimuli sensoriels sont traités et les états psychologiques.

Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) : Le TDAH est un trouble du développement neurologique qui se manifeste par une triade de symptômes : agitation motrice, impulsivité et déficits de coordination. Bien qu’il s’agisse du diagnostic le plus courant chez les enfants, ses causes exactes ne sont toujours pas élucidées. Les symptômes peuvent être attribués à un déséquilibre sensorimoteur sous-jacent. Les personnes atteintes de TDAH ont souvent des difficultés à traiter les stimuli sensoriels, ce qui les amène à utiliser le mouvement comme une forme d’autorégulation et d’autostimulation. On pourrait considérer l’impulsivité des personnes atteintes de TDAH comme une tentative d’initier des interactions sociales, et les difficultés de coordination sont dues à un manque de pratique et d’expérience dans la gestion de leur propre corps. L’éparpillement chaotique et non structuré, les oublis, l’égarement sont dus au manque de contact avec soi-même. Il est intéressant de noter que le traitement par Ritaline entraîne souvent des vertiges, des troubles de l’équilibre et de la coordination, des sautes d’humeur et de l’agitation. La cause n’est pas supprimée, mais aggravée.

Trouble du stress post-traumatique (TSPT) et surstimulation sensorielle : les personnes souffrant de TSPT présentent souvent une sensibilité accrue aux stimuli sensoriels qui rappellent l’événement traumatique. Par exemple, certaines odeurs ou certains sons déclenchent de fortes réactions émotionnelles ou des flashbacks au cours desquels elles perdent temporairement le contact avec leur corps. Cela indique un lien étroit entre la perception sensorielle et le bien-être psychologique.

Dépression et anhédonie sensorielle : l’anhédonie, l’incapacité à ressentir du plaisir dans des activités normalement agréables, est un symptôme courant de la dépression. C’est lié à une perturbation du traitement sensoriel qui affecte la capacité sensorielle à ressentir du plaisir ou de la joie.

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Troubles dissociatifs : Les troubles dissociatifs entraînent souvent une altération des perceptions corporelles. Les personnes concernées font l’expérience d’une sorte d’aliénation ou de distanciation par rapport à leur propre corps que l’on appelle dépersonnalisation. Cela peut se traduire par le sentiment qu’elles regardent leur corps de l’extérieur ou que certaines parties de leur corps ne leur appartiennent pas. Une autre manifestation est la déréalisation, dans laquelle l’environnement ou le monde qui entoure la personne est perçu comme irréel, étrange ou modifié.

Troubles anxieux et attaques de panique : de nombreuses personnes rapportent des changements dans leur perception sensorielle au cours de troubles anxieux et d’attaques de panique. Elles perçoivent leur environnement comme plus intense ou plus distant, ou éprouvent un sentiment de détachement d’elles-mêmes. Ces changements peuvent indiquer une altération du traitement sensoriel pendant les situations de stress.

Privation sensorielle : la privation sensorielle désigne la réduction ciblée des perceptions sensorielles telles que la vue, l’ouïe et le toucher. Découverte à l’origine dans les années cinquante et étudiée dans le cadre de projets tels que le programme MK-Ultra, cette pratique a été utilisée à la fois pour étudier les processus perceptifs humains et, plus tard, comme moyen de torture et d’influence psychologique, notamment par des institutions comme la CIA.

La privation sensorielle, en particulier lorsqu’elle se prolonge pendant des heures ou des jours, entraîne de graves effets négatifs. Il s’agit notamment d’atteintes psychologiques telles que la désorientation, la confusion, les troubles de la perception spatiale, l’anxiété, les hallucinations, les états dépressifs et les symptômes psychotiques. Des problèmes de mémoire, de concentration et de sommeil peuvent aussi apparaître. Ces effets sont causés par une sous-stimulation du cerveau qui entraîne une augmentation de l’activité de certaines de ses régions et affecte la régulation des émotions et les fonctions cognitives.

Perturbations et effets de stimulation : Les perturbations du système vestibulaire peuvent entraîner une grande variété de symptômes, notamment des vertiges, des nausées, une perte d’équilibre et une désorientation. Cependant, il est intéressant de noter que la stimulation ciblée du système vestibulaire peut aussi conduire à des expériences sensorielles inhabituelles. Dans certains cas, des expériences ont montré qu’une forte stimulation vestibulaire peut provoquer des « expériences extracorporelles » ou une perception spatiale déformée. Le Dr Kathleen Cullen est neuroscientifique et professeur à l’université McGill de Montréal, au Canada. Elle a mené des recherches approfondies sur le système vestibulaire et ses effets sur la perception et l’équilibre.

Apesanteur et distorsion de la perception : en l’absence de gravité, les signaux du système vestibulaire central, des récepteurs de pression périphériques et du sens visuel deviennent trompeurs, ce qui entraîne immédiatement une confusion de la perception et une désorientation subséquente. De nombreux astronautes ont soudain l’impression d’être à l’envers ou ne perçoivent pas précisément la position de leurs bras et de leurs jambes. Cette désorientation est appelée syndrome d’adaptation à l’espace (SAS).

Parkinson et équilibre : Depuis de nombreuses années, on pense que la maladie de Parkinson est liée à des problèmes d’équilibre, notamment du fait que les difficultés posturales sont une caractéristique majeure de cette maladie. Cependant, il a fallu du temps pour que des preuves claires de ce lien apparaissent. Il n’existe toujours pas beaucoup d’études sur les réactions œil-équilibre chez les personnes atteintes de Parkinson. Mais il existe des preuves convaincantes de difficultés dans le système de réaction d’équilibre, qui se manifestent sous la forme de réactions musculaires anormales provoquées par le système d’équilibre. Il n’est pas toujours évident de savoir s’il existe des anomalies dans la perception de l’alignement vertical. Cependant, certaines études suggèrent que dans la maladie de Parkinson, le traitement des informations visuelles et de l’équilibre pourrait être perturbé.

Guérison ou profit ?

Le paradoxe est que de nombreux psychotropes affectent notre perception corporelle et notre sens de l’équilibre. Les benzodiazépines, souvent utilisées pour traiter l’anxiété et les troubles du sommeil, ont un effet sédatif, mais elles affectent également notre perception, notre sensation corporelle et notre équilibre. Certains antipsychotiques peuvent provoquer des vertiges, et certains antidépresseurs tricycliques et inhibiteurs de la recapture de la sérotonine peuvent provoquer des vertiges ou des troubles de l’équilibre. Les médicaments contre les nausées (antiémétiques) peuvent eux aussi affecter l’équilibre, tout comme les antiépileptiques sédatifs.

Les symptômes sont atténués, mais la cause présumée est aggravée. La dépendance à ces médicaments et l’effet de porte tournante dans les hôpitaux psychiatriques sont ainsi garantis.

L’industrie pharmaceutique est l’un des groupes de pression les plus puissants au monde. Cela tient principalement à l’énorme poids économique et à l’influence que l’industrie pharmaceutique exerce sur la politique de santé, la recherche et les soins. Elle tire un profit considérable du traitement des maladies mentales avec des médicaments tels que les antidépresseurs, les antipsychotiques et les anxiolytiques. S’il s’avérait que le déséquilibre sensorimoteur joue effectivement un rôle fondamental dans le développement de ces maladies et qu’on puisse le corriger par une stimulation ciblée, les bénéfices de l’industrie pharmaceutique s’en trouveraient considérablement affectés.

Use it or lose it (Si vous ne l’utilisez pas, vous le perdez)

Les aveugles ont naturellement un mauvais sens de l’équilibre. Une étude a été menée sur la façon d’améliorer l’équilibre des aveugles. Pour ce faire, les participants ont suivi un entraînement à l’équilibre de 12 semaines. Les résultats ont montré des améliorations significatives de l’équilibre dynamique, statique et fonctionnel. Les images IRM du cerveau avant et après l’entraînement ont montré des changements structurels dans certaines zones liées à l’équilibre. Cela suggère que ce type d’entraînement peut améliorer considérablement l’équilibre chez les aveugles. Cet entraînement entraîne des changements dans les zones du cerveau associées au traitement des mouvements dans l’espace, à la fois en termes de position du corps (proprioception) et d’orientation spatiale par l’organe de l’équilibre (système vestibulaire).

Ce qui est vrai pour les aveugles l’est aussi pour les voyants. Grâce à un entraînement ciblé, nous pouvons améliorer notre équilibre et notre perception corporelle. Les personnes âgées doivent y consacrer deux fois plus d’efforts que les jeunes de moins de 40 ans. Alors que les personnes âgées ont besoin de 36 à 40 séances d’entraînement de 35 minutes chacune, 16 à 19 séances de 15 minutes suffisent aux jeunes. Toute activité stimulante contribue à l’équilibre.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à une opportunité unique de prendre le contrôle de notre santé physique et mentale et de devenir nous-mêmes des chercheurs. L’hypothèse du déséquilibre sensorimoteur offre une nouvelle approche pour relever ces défis. N’attendons plus que la recherche se développe, passons à l’action ! Quel que soit votre âge ou votre niveau de forme physique, il est temps de commencer.

Un programme d’entraînement de 12 semaines suivra prochainement. D’ici là, ceux qui le souhaitent peuvent déjà marcher pieds nus, lever le talon sur un pied, marcher sur la pointe des pieds et se tenir debout sur une jambe à plusieurs reprises ; en s’habillant, en se brossant les dents, en se séchant les cheveux, en faisant la vaisselle, en cuisinant et en attachant leurs chaussures.

Jack Kabey

Un grand merci à Viv pour la traduction française de l’article original!